Fespaco 2025 : La Côte d’Ivoire totalement absente dans la catégorie fiction long-métrage.

Fespaco 2025 : La Côte d’Ivoire totalement absente dans la catégorie fiction long-métrage.
Le samedi 22 février 2025, à Ouagadougou a démarré la 29è édition du festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO). Parmi les dix-sept (17) films en lice dans la catégorie fiction, pour le grand prix étalon d'or de Yennenga, aucun long métrage ivoirien n'y figure.

Le samedi 22 février 2025, à Ouagadougou a démarré la 29è édition du festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO). Parmi les dix-sept (17) films en lice dans la catégorie fiction, pour le grand prix étalon d’or de Yennenga, aucun long métrage ivoirien n’y figure.

Le premier mars prochain, le jury va procéder à la proclamation du palmarès de la 29è édition du Fespaco. Comme à la dernière édition en 2023, aucun film fiction ivoirien ne figure dans la sélection officielle, en course pour le prestigieux prix étalon d’or de Yennenga.

Depuis quelques années, la production de films fiction long-métrage en Côte d’Ivoire, connait une baisse énorme au profit de contenus audiovisuels notamment les séries. En outre, l’avènement de la libéralisation de l’espace audiovisuel en 2019, favorisant l’installation de nouvelles chaînes de télévisions, les productions ivoiriennes sont de plus en plus tournées vers les séries.

En 2024, Marie Paule DJÉDJÉ-ABO, Présidente du comité scientifique de la NISA (Nuit Ivoirienne du septième art et de l’audiovisuel) déplorait déjà l’insuffisance du nombre films fiction dans la catégorie long-métrage, lors de la cérémonie de proclamation de la sélection officielle.

« Nous déplorons le nombre limité de fictions long-métrages. Ce qui a rendu difficile la constitution d’une sélection de cinq(5) nominés comme l’exige le règlement intérieur de la NISA. Finalement, seul, trois(3) long métrages ont été retenus pour la compétition. », a déclaré Marie-Paule DJÉDJÉ ABO, Présidente du comité scientifique de la NISA.

« Nous déplorons le nombre limité de fictions long-métrages. Ce qui a rendu difficile la constitution d'une sélection de cinq(5) nominés comme l'exige le règlement intérieur de la NISA. Finalement, seul, trois(3) long métrages ont été retenus pour la compétition. », a déclaré Marie-Paule DJÉDJÉ ABO, Présidente du comité scientifique de la NISA.

Cette année là, après une première phase de travail mené par le comité de présélection de la NISA, 57 productions étaient éligibles, classées en 5 catégories et reparties comme suit : 7 documentaires court-métrage, 7 documentaires long-métrage, 20 fictions court métrage, 6 fictions long-métrage et 17 séries télévisuelles. 

Aujourd’hui, en Côte d’Ivoire, on a une véritable croissance des productions télévisuelles avec des acteurs comme Alex Ogou et Franck Vlehi au premier rang. 

Quelques adeptes du grand écran, tels que Owell Brown (étalon de bronze, Fespaco 2011) avec son film « Le mec idéal », Philippe Lacôte (sélection officielle pour l’étalon d’or Fespaco 2021) avec son film « La nuit des rois », Hyacinthe Hounsou et Kadhy Touré, tous considérés comme les nouveaux gardiens du cinéma ivoirien, sont pour la plupart occupés à d’autres missions, favorisant de plus en plus un vide en terme de productions cinématographiques au plan local. Ces nouvelles occupations des gardiens du cinéma ivoirien, posent un autre problème important, celui de la rentabilité, d’un modèle économique fiable des productions cinématographiques.

Produire un long-métrage, demande de la patience, exige comme tout projet du travail acharné, de la technicité accrue dans la réalisation et très souvent nécessite l’engagement d’énormes moyens financiers. Après la production, il faut également établir un réel circuit de distribution pour rentabiliser le film.

Au delà de la résilience de ces adeptes du long-métrage, qui tant bien que mal, maintiennent encore la flamme, il faut nécessairement, la mise en place d’une véritable politique de planification, d’encouragement et d’accompagnement de la jeune génération de cinéastes, visant à développer de bons projets cinématographiques afin d’améliorer la production de films en volume et en qualité, pouvant représenter dignement la Côte d’Ivoire sur la scène internationale.

Si aucun film ivoirien ne figure dans la catégorie fiction long-métrage, la Côte d’Ivoire n’est pas totalement absente de la course vers le prestigieux prix étalon d’or de Yennenga. Elle est représentée par le jeune réalisateur Joël AKAFOU avec son film documentaire long-métrage intitulé « Loin de moi la colère ».