Ouverture de la 16è édition « Ciné droit libre Abidjan » : le festival s’interroge sur l’avenir du monde
Le mercredi 27 novembre 2024 au Goethe Institut de Côte d’Ivoire, a démarré la 16è édition du festival ciné droit Abidjan.
Comme à chaque édition, le festival ciné droit libre Abidjan s’interroge sur une problématique d’actualité, afin d’inciter les festivaliers et les populations dans leur ensemble, a la prise de conscience.
« Où va le monde ? » est le thème que pose le festival à cette 16è édition. Sangaré Yacouba, journaliste, Président de l’association « Ciné connexion », coordinateur général dudit festival, dans son allocution, est revenu sur le choix de cette brûlante thématique.
« Cette année le thème, c’est où va le monde. Pourquoi nous avons choisi cette interrogation? A priori, elle pourrait paraître surprenante mais quand on regarde ce qui se passe aujourd’hui dans le monde, elle prend tout son sens avec la résurgence des foyers de tensions, guerre Russo Ukrainienne, conflit au proche Orient notamment à Gaza et Beyrouth, bataille armée en République Démocratique du Congo, affrontements fratricides au Soudan, batailles terroristes récurrentes dans le Sahel… Le monde est quasiment en ébullition ces dernières années. Et donc c’est très souvent le cas en temps de guerre, ces foyers de tensions sont malheureusement le théâtre de graves violations de droits humains avec son lot d’exactions, d’exécutions sommaires, d’enlèvements, de tortures, de viols, de privations de libertés et surtout toutes ces vies arrachées. On assiste à une montée de l’extrémisme violent, ponctuée d’une violation flagrante du droit humanitaire international. Si bien qu’on se demande, Où va le monde? » a déclaré Sangaré Yacouba, Coordinateur général du festival Ciné droit libre Abidjan.
Pour fournir de la matière aux panélistes lors de cette cérémonie d’ouverture, le court-métrage « L’envoyée de Dieu », réalisée par Amina Abdoulaye Mamani, qui met en scène la question de l’extrémisme violent, de la radicalisation et du terrorisme, a été diffusé dans la salle.
Pour en débattre, le comité d’organisation du festival a fait appel à deux(2) intervenants notamment Dr FLAN Mocquet César, politologue, Directeur du centre de recherche politique d’Abidjan et l’Imam Ibrahima KONÉ, Président de la plateforme nationale du dialogue interréligieux contre l’extrémisme violent (PNDI-EV).
Pendant ce moment d’échanges, les deux(2) panélistes sont partis de la définition de l’extrémisme violent, abordant les causes de la radicalisation et enfin proposé des pistes de solutions. Pour les panélistes, le monde se trouve dans une situation alarmante.
« On sait aujourd’hui que l’extrémisme violent est la première menace à la sécurité des états et à la sécurité des hommes. On le voit partout et chez nous ici en Afrique de l’ouest, on voit combien les pays sahéliens comme le Mali, le Burkina-Faso et le Niger, dans une moindre mesure, sont affectés par ce phénomène. Et les pays côtiers comme la Côte d’Ivoire n’ont pas échappé à des attaques sporadiques menées par des extrémistes violents. Donc c’est alarmant. » a déclaré Dr FLAN Mocquet César, politologue, Directeur du centre de recherche politique d’Abidjan.
« Je ne sais pas où va le monde actuellement. Je suis très inquiet, parce que le monde a été déshumanisé complètement. On a pas peur aujourd’hui de se faire du tort. Dans tous les livres, que se soit la Bible, que se soit la Tora que se soit le Coran, on nous dit que la vie est sacrée. Comment on peut imaginer que des gens partent attaquer à la vie de leurs frères ? Un religieux, qu’il soit musulman ou chrétien, ne peut pas se permettre de ôter la vie à quelqu’un d’autre. » a lâché, l’Imam Ibrahima KONÉ, Président de la plateforme nationale du dialogue interreligieux contre l’extrémisme violent (PNDI-EV).
La méga star du reggae Tiken Jah Fakoly, parrain de cette 16è édition du festival Ciné droit libre Abidjan, actuellement en tournée Européenne, n’a pu prendre à cette cérémonie d’ouverture. Dans une vidéo diffusée dans la salle, a salué cette initiative de l’association Ciné connexion.
« Je voudrais saluer les organisateurs du festival ciné droit libre Abidjan, pour avoir fait leur choix sur ma modeste personne. Pour moi Ciné droit libre, est un festival guerrier, un festival de combattants comme le reggae est une musique de combat. Et donc nous nous battons pour les mêmes causes, c’est a dire la liberté d’expression, la liberté de penser, la liberté d’opinion. Je voudrais vous souhaiter bon festival. Que la 16è édition du festival ciné droit Abidjan soit la meilleure. Que le combat continu. » a déclaré Tiken Jah Fakoly, parrain du festival ciné droit libre Abidjan.
Cette édition 2024 ouverte le mercredi 27 novembre, en présence des ambassadeurs de l’Allemagne, de la Suisse, de plusieurs représentants diplomatiques et partenaires, va se poursuivre jusqu’au 30 novembre 2024, avec au programme, diverses activités telles que des projections de films suivis de débats, des masters class, des ateliers de formation, une journée dédiée aux enfants et un concours de slam, au Goethe Institut de Côte d’Ivoire, dans la commune de Yopougon(Port-Bouët 2) et aussi dans des établissements scolaires.