Rentrée solennelle du REPAAC-CI, la problématique de la monétisation des créations culturelles, au coeur de la réflexion.
La question de la monétisation des créations culturelles et artistiques était au coeur du débat, lors de la rentrée solennelle du Réseau des Professionnels des Arts et de l’Action Culturelle (REPAACCI), tenue le jeudi 28 mars 2024, au musée des civilisations de Côte d’Ivoire, à Abidjan-Plateau.
Depuis l’avènement du numérique, le système de rémunération des artistes a bien changé. Nous sommes progressivement passés de la vente physique du produit culturel, à la vente sur des plateformes en ligne. On parle de plus en plus de monétisation des oeuvres artistiques. Seulement, peu d’artistes et créateurs ont les clés de ce nouveau système sur internet et en bénéficie véritablement.
Pour mener la réflexion sur cette problématique, le REPAACCI(Réseau des Professionnels des Arts et de l’Action Culturelle de Côte d’Ivoire), dirigé par Brice APEA, s’est invité dans le débat, à travers la mise en place d’un panel, lors de sa rentrée solennelle, tenue le jeudi 28 mars 2024, au musée des civilisations de Côte d’Ivoire.
« Nous avons compris que la question de la digitalisation ou de la monétisation des créations culturelles et artistiques à l’ère du numérique, est une problématique d’actualité. Beaucoup de nos créateurs ne savent pas comment monétiser leurs créations sur les plateformes numériques. Ils sont victimes aujourd’hui de beaucoup d’injustices. Ils ne peuvent pas être rémunérés de façon équitable et juste quand bien même que, tout le monde est sur internet mais tout le monde ne profite pas des bienfaits de cet outil de développement. C’est pourquoi nous avons jugé utile au cours de cette rentrée solennelle, d’inviter des experts en digital, en communication média et des experts culturels, pour échanger sur la question à l’effet d’éclairer la lanterne des créateurs, des acteurs, des professionnels que nous sommes. » a déclaré Brice APEA, Président du REPAAC-CI.
« Monétisation des créations Culturelles à l’ère du numérique : défis et opportunités sur les plateformes numériques » est le thème qui a réuni des experts du numérique, des médias et des questions des droits d’auteurs, pour éclairer la compréhension du public composé d’artistes, de créateurs de contenus et d’opérateurs culturels, venu à cette occasion.
« Aujourd’hui, on sait que pratiquement 70% des ICC (Industries Culturelles et Créatives) sont digitalisées donc c’est sur des plateformes numériques qu’on commercialise désormais les oeuvres d’arts, qui sont dématérialisées. Que se soit le cinéma, la musique, le livre, on va de plus en plus vers cette tendance, et donc il était important de réfléchir sur la stratégie nationale Ivoirienne de recours à la monétisation comme moyen de rentabilisation des créations artistiques et création de revenus pour les artistes et les acteurs culturels. » a laissé, Dr Alain Tally, Paneliste, Ingénieur culturel.
« En tant qu’artiste, c’est important d’avoir une image forte parce qu’il faut pouvoir se démarquer aujourd’hui, et surtout en ligne parce qu’il y a énormément de personnes comme nous qui sont sur les réseaux sociaux. Et c’est important également de savoir comment les réseaux sociaux peuvent permettre à un artiste de pouvoir vendre ses œuvres et gagner de l’argent à travers son art. Et vu que nous sommes un peu exposés à ces outils, c’est important de partager des informations à ce sujet et donner de bonnes informations aux différents artistes. » a dit Edwige Gbogou – Logbo, Paneliste spécialiste Personnal Branding.
« Le digital et le numérique donnent des opportunités mais en même temps il faut savoir les saisir. Et quand on met plus de temps des fois à comprendre, on arrive pas à tirer le meilleur parti malheureusement, parce que c’est un domaine qui évolue. Chaque trois(3) mois, la technologie évolue. » a dit Lacinan Ouattara, Paneliste, Journaliste spécialiste en digital.
Pour Guy Gnaly, conseiller technique au ministère de la culture et de la francophonie, représentant à cette occasion la ministre Françoise REMARCK, marraine de cette cérémonie, la question de la monétisation des oeuvres culturelles et artistiques est un défi majeur, à relever pour le bonheur des artistes en Côte d’Ivoire.
« Aujourd’hui, la perception des revenus au niveau digital se pose avec acuité. C’est pourquoi depuis l’arrivée de Mme la ministre de la culture et de la francophonie Françoise REMARCK, elle a pris à bras le corps cet enjeu. C’est un véritable défi, c’est un véritable enjeu. Comment est-ce que les acteurs culturels qui participent au développement du pays, pourraient capter le plus de ressource par rapport à leurs activités qui sont utilisés sur les plateformes aujourd’hui sur les réseaux sociaux ? C’est à cela que nous réfléchissons. C’est clairement fait ailleurs comme en France. Il est important pour nous de réfléchir et de voir comment est-ce que nous pouvons rendre nos artistes heureux ici, en Côte d’Ivoire. », a déclaré Guy Gnaly, conseiller technique, représentant la ministre de la culture et de la francophonie.
Si cette rentrée solennelle du REPAAC-CI, a été l’occasion de passer en revue, le bilan des activités de l’année écoulée, elle a été également meublée de plusieurs étapes, entre présentation du réseau, décoration de certains membres et personnalités.
Il faut également noter, la lecture d’une motion de reconnaissance, à l’endroit du Chef de l’état Ivoirien Alassane Ouattara, pour son soutien et ses efforts en faveur du développement du monde artistique en Côte d’Ivoire. En effet, le secteur de la culture est inscrit au niveau du pilier N°1, du plan national de développement 2021 – 2025.
Pour cette année 2024, plusieurs activités inscrites au programme, ont été annoncées par le Président du REPAAC-CI, notamment une tournée de formation à l’endroit des artistes, dans trois(3) localités Gagnoa, Bouaké et Korhogo; le festival de la musique à Grand-Lahou; le club toast master des agents du ministère de la culture; le gala de l’expertise culturelle, qui va réunir plus de 500 professionnels de différents pays pour échanger autour d’une thématique et pour terminer, des actions sociales en faveur des enfants, sont également prévues.
Selon l’Institut national de la statistique et les rapports annuels du Programme national de développement, la contribution des activités culturelles au PIB était de 2,43% en 2012, de 3,8% en 2017 et de 4% en 2018.
Malgré ces chiffres de plus en plus croissants et encourageants, nombreux sont les artistes et créateurs de contenus, qui ne bénéficient toujours pas, du fruit de leurs travail. Faute de la méconnaissance des outils et aussi la non adaptation des lois Ivoirienne, à l’environnement numérique mondial.